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 ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »

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Maddly D. Stone
Maddly D. Stone
Messages : 4
Date d'inscription : 04/12/2012
Localisation : Aucune importance !

Fiche scolaire
Informations personnelles:
Vôtre péché : Colère
Club: Aucun
ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » Vide
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maddly destiny stone




Qui êtes-vous ? Mon vrai nom complet est Destiny Ester Stone, mais j'ai oublié, alors je m'appelle Maddly Destiny Stone, allias Mad. On m'a dit que j'avais 18 ans et que ma mère a fait l'erreur de me mettre au monde un certain 10/06. J'ai vu le jour à New York City ce qui fait que je suis Américaine. Par ailleurs, je suis une fille et asexuelle. Mon pêché est la Colère, je fais donc parti du groupe Satan.

* Ton personnage a-t-il connaissance de ce que fait le gouvernement et les scientifiques sur les élèves ? Si oui, expliques comment et ce qu'il en pense.
» ▬ Mad' a, en effet, découvert ce qui se magouillait dans leurs dos alors qu'elle était dans une de ses crises, mais bon, comme elle est plus tellement toute fraîche, elle se rend pas bien compte. En général, les autres élèves la fuient comme la peste, ainsi elle n'a jamais l'occasion de leur expliquer ce qu'il se passe. Et comme elle est, la plupart du temps, shootée aux antibiotiques et aux calmants divers et variés pour qu'elle foute la paix aux autres, elle n'est jamais vraiment en état de se rebeller, ce qui fait que les scientifiques n'ont pas vraiment à craindre le fait qu'elle irait tout raconter à tout le monde, puisqu'elle n'est consciente de ses actes que 10% du temps. Ah, Maddly aimerait bien se débarrasser de sa Colère, ça lui éviterait de vouloir bouffer les yeux de tout le monde à la moindre saute d'humeur. Parce que bon...elle est gravement atteinte, et pas seulement par sa colère...
ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » Touhou04_unasuvas


Q: DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ES-TU A LUDEX ?
« Les nuits. Les jours. La lune. Le soleil. La nuit des jours. La lune au soleil. La lune du jour. Le jour de la nuit. La nuit. La nuit. Le temps. La nuit des temps. Le temps qui passe. S'en va. Le temps qui s'en va. Le temps. Le temps. La nuit des temps. Toujours. Jamais. Toujours et à Jamais... »
» Puisque je le dis que Mad est complètement tarée. Les jours, les mois, elle ne compte plus, maintenant, elle a oublié de compter et elle a complètement sauté des mois. Emprisonnée par sa propre folie, elle n'a carrément plus la notion du temps. Mais elle est assez populaire, populaire alors que tout le monde la fuit, donc je suppose qu'elle est là depuis assez longtemps pour être connue d'à peu près tout le monde.
Q: QU'EST-CE QUE TU PENSES DE LUDEX ?
» Rien du tout. Mad ne pense pas. Mad ne pense plus. Mad ne sait même pas ce que c'est, Ludex. Enfin, presque pas. Et quand elle se libère de sa folie pour quelques heures, voire quelques jours lorsqu'on l'a bien dosée de médocs aux multiples couleurs extravagantes, elle dit que Ludex est un endroit amusant où l'on peut s'amuser. Mais ce qui est amusant pour elle n'est pas forcément amusant pour tous...
Q: QUELLE A ÉTÉ TA RÉACTION EN TE RÉVEILLANT ICI LA PREMIÈRE FOIS ?
» Ludex l'a rendue plus folle qu'elle ne l'était avant. Elle avait des crises, bien sûr, lorsqu'elle n'était pas élève à Ludex, mais elle reprenait très vite son calme, sa folie n'était pas totale comme maintenant. Ainsi, elle était beaucoup plus consciente de son statut, de ses actes, de ses gestes, de l'endroit et du temps. Et comme la petite fille qu'elle a toujours été puisque son cerveau n'a sûrement pas grandi depuis quatorze ans, elle s'est mise à pleurer, à chercher son « Papa »... Puis elle s'est mise en colère et a essayé de manger tout ce qui se trouvait à sa portée. On l'a endormie une seconde fois pour la calmer.
Q: À COMBIEN ÉVALUES-TU TON NIVEAU SCOLAIRE ?
» On peut mettre une note en négatif ? Enfin, sa moyenne se situe à zéro, pas la peine de vérifier. Et Maddly ne s'en rend même pas compte. D'abord, il y a les cours qu'elle rate à force de rester cloîtrée dans le bureau du psychologue à lui raconter ses tourments et Dieu sait combien il y en a. Les cours qu'elle rate lorsqu'elle est beaucoup trop shootée aux calmants pour y assister. Les cours qu'elle sèche même lorsqu'elle est tout à fait bien psychologiquement. Et puis, il y a les cours qu'elle prend comme ça, de temps à autres, mais comme elle prend en plein milieu, elle n'y comprend rien. Autant dire que sa scolarité est catastrophique. De plus, Maddly a un niveau d'écriture et de lecture comparable à celui d'un enfant de quatre ans, et une capacité de concentration avoisinant celle du hamster.
Q: QU'EST-CE QUE LES PROFS ET LE PERSONNEL PENSENT DE TOI ? ET LES AUTRES ÉLÈVES ?
» En général, profs, personnel et élèves évitent de la fâcher, ou bien même de la croiser, si possible. Les élèves fuient dès qu'elle leur demande de jouer avec elle, et ils ont bien raison. Les professeurs essaient de ne pas trop s'attarder sur sa scolarité, le sujet peut la fâcher. Quant au personnel...ils évitent aussi de la croiser. Car Mad fait peur, même lorsqu'elle veut juste jouer sans essayer de croquer un ou deux bras, juste jouer comme « Papa » le lui avait apprit, innocemment, comme une enfant, avec des poupées, avec une corde à sautée, avec n'importe quoi... Les gens la fuient, et elle ne comprend pas vraiment pourquoi. Au fond, elle reste une gamine frustrée et plus que seule.



» Mad, elle est... Mad. Mad, elle est effrayante, Mad, elle est lunatique, Mad, elle est psychotique. Il y a tant d'élèves à Ludex, et pourtant, jamais vous n'obtiendrez de réelles description de leur part, elles seront toutes tellement différentes ! Commençons d'abord par le mythe, les rumeurs qui courent sur la petite blonde, et il y en a eu tellement, pas seulement qu'à Ludex, d'ailleurs. Mad, elle effraie avec ses yeux écarlates, avec son sourire démoniaque, avec ses habits étranges, avec sa démarche de zombie et son aura de psychopathe. Alors, évidemment, cela lui colle une vilaine réputation au front. Les plus peureux n'osent pas vraiment se frotter à elle et préfèrent ne pas emprunter le même couloir, c'est bien trop "dangereux" disent-ils. Alors, naïfs et moutons, ils racontent ce que les mythomanes disent sur Maddly. Ce ne sont que de vilaines calomnies ! Mad n'a jamais tué aucun élève à Ludex, Mad n'a jamais mangé aucun élève à Ludex, Mad est, certes, une psychopathe cannibale, mais elle est soignée. Enfin, disons qu'on tente de lui faire suivre un traitement médical pour ne pas qu'elle saute à la gorge du premier venu. Maddly, c'est un peu comme un mythe, une légende vivante comme il y en a des tonnes dans les écoles. Il y a le beau garçon dont tout le monde raffole, la prostituée nymphomane qui saute sur tous les garçons, il y a la fille au passé de mannequin, le délinquant, le criminel, la surveillante sadique, le solitaire, le geek, l'intello, le gros, la mère à seize ans, et bien d'autre personnes plus ou moins connues, plus ou moins populaires, plus ou moins craintes, respectées, enviées, haïes. Et il y a Maddly. Pas grand monde ne connaît son réel caractère, seulement les plus courageux, car on évite quand même de la croiser, par peur de la mettre en colère, ce qui arrive malheureusement un peu tout le temps. Maddly, c'est la gamine aux cheveux dorés et aux yeux écarlates, à l'accoutrement étrange et aux allures inquiétantes.

Maddly a tué, Maddly a volé, Maddly a menacé, Maddly est folle. D'accord, et puis ? Maddly, c'est avant tout une gamine, une gamine qui n'a jamais reçu aucune éducation, qui a toujours vécut à la rue. Elle ne connaît quasiment rien du monde "riche", ou plutôt disons "modeste" et, à son arrivée à Ludex, elle était bien trop déséquilibrée pour apprendre quoi que ce soit. Ainsi, elle ne sait ni lire, ni écrire, encore moins compter. Elle ne sait pas nager, elle sait à peine marcher droit et elle parle un mélange d'anglais, de russe, d'allemand, avec des mots baragouinés en charabia de bébé, tellement que c'en est presque incompréhensible. Maddly, elle est pas polie, elle est pas gentille, elle n'a aucune notion du temps, ni de l'espace. Ainsi, elle sera incapable de donner l'heure et n'a pas la notion du changement de pièce. Ses mains sont encore maladroites et elle a la mentalité d'une fillette. Oui, une fillette, Maddly n'est encore qu'une enfant. Syndrome de Peter Pan ? Qui sait ? Maddly n'est qu'une enfant, une enfant qui n'a jamais apprit à discerner le bien et le mal. Ainsi, elle est capable de faire subir les pires tortures à quelqu'un avec le sourire, ce serait son "jeu" à elle, son amusement. Elle ne pense qu'à jouer, sans se rendre compte que ce qu'elle fait ou ce qu'elle dit peut parfois blesser, que ça peut être dangereux. Elle est inconsciente, insouciante. Oui, c'est ça, à la manière des animaux, Maddly est inconsciente. Elle n' aucune conscience, elle ne connaît rien, elle ne sait rien. Son incapacité à différencier le bien et le mal peut s'avérer assez dangereux, mais elle ne le sait pas, et elle ne pourra jamais le savoir. Maddly, c'est une gamine sans aucune éducation, qui a toujours été comme un animal, inconscience, insouciante, et à la fois cruellement innocente. Au départ, elle ne veut que jouer, juste jouer...et puis ensuite, elle se met en colère. Pour rien du tout, pour la première chose qui la contrarie, et à partir de là, ça peut devenir inquiétant.

Instable, meurtrière, cannibale, totalement déséquilibrée, complètement folle, Mad tient bien son nom ! D'une nature sauvage, bien que conservant la naïveté d'une enfant, Mad ne se laisse pas vraiment faire et, de toute façon, les personnes osant venir lui marcher sur les pieds sont assez peu nombreuses. Sa première arme de défense reste la morsure, jusqu'au sang, jusqu'à la chair, avec ses petites dents blanches bien pointues qui font bien mal. Et puis, comme les animaux, elle griffe, très fort, avec ses longs ongles bien trop longs pour une enfant qui lui donnent un aspect étrange et qui font vraiment mal. Ensuite, il lui arrive de se défendre de manière plus humaine, tout en restant vraiment inhumaine. Elle peut très bien crever les yeux à quelqu'un, tout comme lui tordre un bras, ou encore serrer ses petits doigts sur son cou pour l'étrangler bien proprement comme il faut. Maddly, elle n'éprouvera jamais aucun remord, aucune tristesse. Faire du mal aux autres, ou bien le contraire, ne lui fait ni chaud ni froid. Ainsi, elle peut très bien être gentille et se comporter comme une gentille fille et, au contraire, se mettre en colère et faire du mal. Maddly, elle comprend pas, elle est dangereuse, elle est inquiétante, elle est totalement inconsciente, encore dans sa bulle, totalement folle. Elle peut prendre une claque pour un signe amical, comme elle peut considérer que lui donner la main est un manque de respect, ou que lui faire un câlin est une entrave à sa liberté de mouvements, alors elle se mettra en colère. Maddly, il lui arrive de baragouiner n'importe quoi, de totalement être absente, dans sa bulle. Parfois, il lui arrive même d'oublier comment marcher tant son état devient défaillant.

Mais Maddly, au final, c'est qu'une gamine, une gamine frustrée, une gamine infortunée, une gamine totalement et incroyablement seule. Toujours seule, sans rien, sans personne. Vivre dans la misère la plus totale n'encourage pas la normalité. Alors, bien que dangereuse, bien qu'inconsciente, bien que totalement insouciante et emprisonnée par la folie, Maddly reste qu'une gamine. Sans aide, sans soutien, sans défenses, alors qu'elle est sûrement celle à en avoir le plus besoin. Quelqu'un pour la rassurer, lui parler, la soutenir et la gronder pour calmer ses pulsions un peu trop colériques. Maddly, au final, elle veut juste jouer comme la plupart des enfants. Seulement, ses jeux un peu trop barbares font reculer les autres personnes. Pourquoi ne pas simplement lui expliquer que ses idées "génialissimes" de jeux sont souvent beaucoup trop violents ? Se mettrait-elle, encore une fois, dans une colère noire ? Maddly, elle est lunatique, indécise, on sait pas vraiment à quoi on peut s'attendre, avec elle. Mais il lui arrive, comme à toutes les autres personnes, de faire des bisous, des câlins, d'être gentille...parfois. Maddly, c'est un vrai gros bébé, un garnement qu'il faut recadrer, et ce n'est pas vraiment parce qu'elle est complètement folle qu'elle n'est que violente. Juste inconsciente. Elle ne connaît pas le bien, comme elle ne connaît pas le mal. Ce n'est encore qu'un bébé, elle n'a toujours été qu'un bébé. Et un bébé qui reste finalement, malgré sa folie, malgré sa violence, d'une innocence inégalable. Parce que Maddly, n'ayant jamais rien apprit, n'ayant jamais rien connut, s'émerveille devant rien. Devant une lumière, devant une poule, devant une trousse de feutres, devant la lune, devant le nuage en forme de coeur, devant n'importe quoi, devant un briquet, devant un cure-dent, devant un mégot de cigarette. Et elle posera des questions, tout plein de questions innocentes, "Qu'est-ce que c'est ?" et "Est-ce que ça se mange" étant les plus récurrentes. Ou bien elle se contentera de s'émerveiller en poussant des "Ooooh" d'exclamation, une lueur curieuse et enfantine dans les yeux. Maddly, c'est encore un bébé, et à un bébé, il faut tout lui apprendre. A commencer par le bien et le mal, les choses à faire et celles qu'il n'est pas bon de faire et les choses qu'on peut faire seulement dans certains cas... Naïve, simplette, enfantine, joueuse, joyeuse, curieuse, innocente, insouciante...Maddly, c'est qu'une gamine, une simple gamine...

Mais le Pêché de Maddly, au lieu d'apaiser sa dangerosité, ne fait que l'augmenter. La jouvencelle étant déjà d'une nature assez colérique et capricieuse, sa colère en plus n'arrangeait pas vraiment les choses, la rendant plus violente, la rendant plus sauvage qu'elle ne l'était. Et, pour ne pas qu'elle s'énerve pour pas grand chose et qu'elle se mette à violenter les élèves, on se mit à la bourrer d'antibiotiques aux mille et unes couleurs devant lesquelles elle s'était d'ailleurs exclamé un innocent "Ooooh"... Des calmants, des dolipranes, et bien d'autres médicaments encore, ainsi que le fidèle anti-dépressif pour éviter ses pulsions un peu trop dépressives, voire carrément suicidaires.

Maddly, elle est gentille, elle est mignonne. Le problème est qu'il faut tomber sur la bonne Mad. La joyeuse, curieuse et innocente, bien qu'elle soit totalement inconsciente et dangereuse. La colérique et totalement défaillante reste à éviter, tandis que la dépressive et neutre n'est pas vraiment très sympathique...


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IN REAL LIFE
♦ Votre nom » Mad, c'est très joli, pas besoin de préciser mon prénom.
♦ Âge » Celui qu'on me donne.
♦ Comment as-tu découvert le forum ? » Cherry est coupable °^° !
♦ Un avis ? » Il a l'air plutôt pas mal, comme forum °W°. Et pis, l'histoire rentrait pas avec le reste de la fiche, mais j'imagine que ça n'étonne personne.
PS : J'hésitais entre la Colère et la Gourmandise pour le pêché. Gourmandise pour son côté bouffetout (surtout les humains, en fait), et Colère parce qu'au fond, c'est la Colère qui la pousse à croquer. Mais si Gourmandise convient mieux, en quelques minutes je peux changer, s'il le faut.
© Lyloo sur LG


Dernière édition par Maddly D. Stone le Ven 7 Déc - 8:21, édité 2 fois
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Maddly D. Stone
Maddly D. Stone
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« Il y avait une petite fille, elle avait rien, et elle était considérée comme folle.
Elle avait rien à manger, elle avait rien à porter, elle avait plus rien à perdre, elle avait rien à craindre,
Elle n'avait rien à demander, elle avait rien à donner, et quand on l'a fait disparaître, elle avait rien à laisser. »


Au beau milieu des quartiers malfamés de New York, il y avait Mad, elle était là, seule. Mad a toujours eu une vie pourrie, plus que la tienne, plus que la mienne, plus que n'importe quelle personne au monde. Mad, c'était la gamine pire que paumée à qui personne ne prêtait attention, l'enfant vêtue d'un simple haillon, de vieilles loques à moitié rongées par les rats, trouvées on ne sait où qui empestent la cigarette. Elle avait quoi ? Cinq ans, à tout casser, elle était pas bien grande quand elle a été retrouvée à moitié vivante par un homme d'à peu près la vingtaine. Cinq ans, fille de prostituée, sûrement. Et peut-être que cet homme-là était son père ? Ou peut-être que c'était celui-là ? Ou encore celui-là ? Ah, sa génitrice en avait vu tellement, il faut l'avouer... Et elle avait lâchement abandonné sa fille un an auparavant, alors que Mad, qui s'appelait Destiny, n'avait que quatre ans. Trop petite pour compter les jours qui passent, la gamine endurait simplement le fait qu'ils soient de plus en plus durs à vivre. Elle devait voler pour se nourrir, elle dormait en compagnie d'une dizaine de rats lorsqu'elle ne trouvait aucune âme charitable pour l'héberger, elle devait se débrouiller toute seul, toujours toute seule, et elle apprenait bien vite. Elle devenait très vite assez populaire dans les rues de New York, elle était la petite fille aux cheveux d'or et aux yeux écarlates, la petite fille habillée de vieilles loques toujours d'une couleur rouge sang, la petite fille qui entonnait de belles chansons enfantines, peu lui importait l'étendue de son malheur, et elle sautillait, et elle endurait. Et, très tôt, les personnes changeaient de trottoir lorsqu'ils croisaient les petits pieds de Mad, ces petits pieds de bébé souillés par la terre et le sang. A force de marcher pieds nus dans les rues, Maddly ne les sentait même plus, elle ne sentait plus ses pieds rongés par le béton. Mad était pointée du doigt, Mad était crainte, Mad était humiliée, mais elle continuait de sourire aux gens, avec son sourire enfantin qui passait inaperçu entre les nombreuses balafres qui ornaient son visage d'enfant. Mad regardait le monde avec attention, faisant de son mieux pour ne voir que le bon côté des choses, avec ses yeux rouges, bouffés par la tristesse et à moitié cachés par sa frange un peu trop longue, et elle souffrait, Mad, aucun enfant n'a put souffrir autant dans tout New York. Elle souffrait, et plus elle souffrait, plus elle souriait. Et, alors qu'elle trottinait en chantant des chansons innocentes et enfantines, son cœur déjà à moitié rongé se consumait peu à peu.

« Kestur'gardes, toi ? Dégage ! »
« ... »
« T'es sourde ou quoi ? Dégage ! »

Il s'appelle Ëryk, son accent russe est totalement insupportable, même Mad en grince des dents... Il a à peine la vingtaine, il a pas de parents, lui non plus, sûrement depuis un certain temps, et Mad n'ose pas tellement lui demander si, lui aussi, sa mère se prostitue pour pouvoir manger. Il n'a pas la même histoire catastrophique que Mad et n'est pas né à la rue comme la gamine. Il avait des parents, avant, qui l'aimaient, jusqu'à ses huit ans. Puis son père a fait faillite, et son grand-père maternel a retiré sa fille des mains de son fiancé. Le père d'Ëryk s'est retrouvé à la rue avec son fils alors que ce dernier n'avait même pas encore atteint la décennie, puis il tomba gravement malade et mourut lorsqu'Ëryk n'avait que onze ans. Ah, voilà donc l'enfant infortuné sur qui la misère s'est malheureusement abattue alors qu'il n'avait jamais rien fait de mal. Ëryk, sans argent, sans parents, sans rien, tout lui a été retiré. Et puis Mad, Mad qui n'avait jamais rien eu. Ah, la vie a fait que ces deux âmes égarées se rencontrent un jour, là, alors qu'il pleuvait un peu, alors que le ciel pollué était gris, triste, monotone, comme les rues de New York. Mad n'a jamais apprit à parler, sa mère n'était pas vraiment très maternelle et avait, pendant cinq ans, tout fait pour se débarrasser de sa fille. Ainsi, elle n'avait pas prit le temps de s'en occuper et de lui apprendre à parler. Alors elle est là, Mad, haute comme trois pommes, avec son sourire un peu trop niais, enroulée dans de vieilles loques d'une couleur écarlate. On dirait un cadavre ambulant. Et lui, grand gaillard, plus grand que la majorité des autres personnes présentes dans la rue, mains dans les poches, blessé de partout, presque anorexique à force de ne rien avoir sous la dent, la clope au bec. Il a un air las et fatiguée. Elle a un air enfantin et joyeux. La joie dans la tristesse. Mad s'approche avec sa démarche un peu hésitante, un pied devant l'autre, une démarche encore maladroite d'enfant de bas âge, et elle s'accroche à la jambe du jeune homme comme pour le supplier, avec un regard de mendiante comme elle sait si bien le faire. Alors il a comprit, Ërik, il est pas con, il sait magouiller, et il sait qu'il n'y a rien de tel qu'une enfant aux yeux larmoyants pour récolter un peu de fric. Le seul problème est qu'il faudrait aussi nourrir cette enfant. Peu importe, tant qu'elle travaillait bien.

« Hé, finalement t'as pas l'air si inutile, en fait... Juste pas très futée. »
« ... »
« Qu'est-ce qu'ils foutent tes parents ? C'est pas très malin de laisser une gamine comme toi toute seule ici. »

En fait, il l'a bien comprit qu'elle avait pas de parents. Il lui tapote un peu la tête, elle en redemande avec un sourire, alors il la soulève et la porte d'un bras. C'est qu'il est costaud, c'est qu'il est vaillant, c'est qu'il est protecteur, le grand gaillard, avec son bon mètre quatre-vingt quinze et ses pieds tellement ancrés dans le sol qu'il est presque impossible de le soulever. Ërik, il bousille une bagnole d'une main. Ërik, il envoie voler des hommes comme il veut. Ërik, il peut faire de la lutte avec un taureau, si il le veut. Ërik, il est tellement beau que les prostituées lui courent après. Non, pas les femmes, seulement les plus désespérée, parce qu'on ne se marie pas à un délinquant à la rue. Ërik, il est tellement fort que tous les orphelins veulent être ses petits-frères et petites-sœurs. Non, pas les enfants, seulement les plus seuls, parce qu'on ne veut pas être le frère d'un garnement à la rue. Ërik, il a des bras robustes, il pourrait soulever dix Mad à la fois, même si à l'heure d'aujourd'hui, on est bien content qu'il n'y en n'ait qu'une seule. Et puis, aussi, Maddly n'est pas bien grosse, à force de ne rien manger. Alors Mad le regarde avec ses grands yeux exorbités et à moitié bouffés, avec ses yeux écarlates qui font si peur aux enfants comme aux grandes personnes. Ah, lui, il n'avait pas peur d'elle, lui, Ërik, si fort. Il se demandait d'ailleurs bien pourquoi tous ces idiots fuyaient comme la peste une gamine qui ne demandait rien d'autre qu'un peu de nourriture et des câlins pour essayer de passer un hiver froid, certes, mais avec un cœur un peu réchauffé et un estomac rempli à un huitième. Ërik n'était pas comme toutes ces personnes superstitieuses. Il ne croyait pas en Dieu, ni au chiffre 13, et il s'amusait à passer sous une échelle à chaque fois qu'il en voyait une. Ainsi, il se demandait vraiment qui pouvait être assez idiot pour avoir peur d'un bébé.

« C'est bon, j'ai comprit. Si c'connard qu'on appelle Dieu m'envoie une gamine comme toi, y'a une raison... J'espère. »

Il voyait très bien que la gamine n'en avait rien à foutre de ce qu'il racontait, et qu'elle ne pigeait pas un seul de ses mots. Il faut dire aussi qu'Ërik, pas vraiment très bien éduqué puisqu'ayant vécut la majeure partie de son enfance dans la misère la plus totale, baragouinait des mots en un mélange de russe et d'anglais, avec quelques points de l'allemand de sa mère. Ainsi, si les New-Yorkais avaient énormément de mal à la comprendre, Mad, qui ne savait parler aucune autre langue que ses gazouillis de bébé, n'était pas prête de comprendre. Ainsi, si le grand monsieur acceptait d'héberger le petit monstre aux yeux rouges sang, il leur faudrait, bébé comme adulte, commencer par apprendre l'anglais correctement tous les deux. Et c'était pas vraiment gagné. Ërik avait beau être un escroc, un délinquant, un drogué, un mendiant, un clochard, il n'avait pas un cœur en pierre pour autant, ainsi il décida de caser la petite Mad dans un petit coin de son cœur au lieu de la laisser crever à cause de l'hiver morbide. L'hiver cruel.
Et c'est ainsi que la petite Mad commença à répondre au nom de Maddly, ou Mad. Ërik avait une intelligence assez limitée, il ne s'embêta pas pour nommer l'enfant gelée par le froid qu'il venait de recueillir sous son manteau comme on recueille un chaton égaré. En raison de sa tête de psychopathe qui effrayait les gens, Ërik lui donna ce prénom, Mad, la folie... Et il l'aimait bien, ce prénom.

« Tes vœux ont-ils été brisés ?
Tes pensées ont-elles été annihilées ?
Ton espoir s'est-il éteint ?
Ta prunelle est-elle calcinée ?
Ta peau est-elle souillée ?
Alors. Quand n'en restera-t-il plus...rien ? »


« PAPAAAAAA ! »
« MAD ! Devine c'que Papa il a été chourrer pour le Noël de sa fifille chérie ? »
« De la viande ! »
« Euh...ouais, tu crèves la dalle, toi. Bon, et quoi d'autre ? »

Bon, d'accord, Ërik avait plutôt l'âge d'un grand-frère plus qu'un père, mais les deux personnes ayant un état d'esprit assez spécial, ils ne firent pas attention à l'âge. Ah, ils s'entendaient plus que bien, tous les deux, tels père et fille. Ëryk se servait de la bouille d'angelot qu'avait Mad pour gagner un peu d'argent. « Regardez, j'ai une fille, et elle vous en serait très reconnaissante », mendiait-il tandis que la gamine, se prêtant au jeu, acquiesçait en un sourire triste et si charmant qu'elle offrait à qui le voulait. Les passants, touchés, déposaient l'argent dans les mains du père et caressait les cheveux dorés de l'enfant en souriant. Ils avaient quitté la petite rue pauvre et défoncée, la « rue fantôme » comme la plupart des New-Yorkais l'appelaient, pour s'installer dans une rue un peu plus accueillante à l'autre bout de New-York, là où la rumeur de l'enfant-zombie aux cheveux d'or n'avait pas encore atteint les oreilles des habitants. Ainsi, dans cette rue, bien que ses yeux écarlates étaient encore rongés, bien que son visage restait repoussant, Maddly ne faisait plus tellement peur. Des enfants allaient parfois même jusqu'à lui donner leur glace lorsque leurs parents avaient le dos tourné, avant de leur dire qu'un chien est venu la leur prendre pour ne pas que l'enfant aie des ennuis. Souvent, Ërik et Mad dormaient au fond d'une impasse crasseuse, serrés l'un contre l'autre pour se tenir chaud. Parfois, Ërik arrivait à dénicher de vieilles cabanes abandonnés et délabrées ou passer quelques nuits avant de migrer dans une autre ville. Ils arrêtaient de migrer ainsi lorsque l'hiver approchait, dès qu'ils repéraient une cabane qui les sauverait du froid meurtrier, ils s'y installaient pour passer les trois mois les plus pénibles. Mad restait malheureuse, malgré les efforts de son père pour qu'elle ait le meilleur possible. Elle avait toujours le matelas alors qu'Ërik dormait par terre. Elle avait toujours les meilleurs morceaux lorsqu'ils trouvaient quelque chose à manger, Ërik essayait de faire de son mieux en temps que père, la faisant rire lorsqu'il voyait sur le visage de la fillette une expression tristounette. Bien qu'il ne soit pas le meilleur des pères du monde, restant d'une maladresse dans sa franchise un peu trop brute, il n'hésitait pas à rappeler à Mad qu'elle n'avait plus rien au monde, que lui. Et pourtant, il la portait sur ses épaules lorsqu'elle était trop fatiguée pour marcher, il lui chantait des chansons pour l'endormir, il lui promettait de toujours trouver de quoi vivre pour demain. Et, lorsqu'il voyait que Maddly regardait avec envie un père acheter une glace ou un jouet à son enfant, Ërik l'emmenait faire du toboggan dans le square, ou jouer à l'avion en la hissant sur ses épaules. Ah, ils n'étaient pas les plus heureux en tant que personne, mais ils étaient sans doute les plus heureux dans leur relation père à fille.

« Qu'est-ce que c'est...? »
« C'est une poupée. Toutes les petites filles aiment jouer avec les poupées. »
« Et ça se mange ? »
« Non, Mad, ça se mange pas, on joue avec. Mais c'est vrai que t'as trop une vie de merde pour avoir du temps pour jouer. »
« Je n'ai jamais joué. »
« Moi non plus, ch'suis pas une fille... Démerde-toi ! T'es une gosse, non ? »

La gamine saisit la poupée sans remercier son père. Elle le gratifia juste d'un sourire qui en disait déjà énormément. Bonne fillette. Elle n'avait jamais réellement été élevée, la politesse ne faisait pas partie des choses que son père lui avait inculquées. Ërik lui avait plutôt apprit à voler, à arnaquer, à courir vite pour ne pas se faire choper, à esquiver les flics, les poisons toxiques qu'il ne faut pas avaler même lorsqu'on a très faim, les cachettes et passages secrets, l'heure à laquelle passe le vendeur de Hot-dogs. La politesse, la gentillesse, tout ça passait royalement à la trappe. Ainsi, la gamine n'avait aucun sens des responsabilités, aucune politesse, et elle ne distinguait pas le bien du mal. Après tout, on achetait un gâteau à un enfant pour lui faire plaisir, et elle, elle volait ce gâteau pour espérer vivre jusqu'au lendemain. Elle ne faisait pas grand chose de mal, à part si l'on considérait que vivre était une mauvaise chose. Mad n'avait donc jamais eu de Noël. D'ailleurs, à force de vivre à la rue tous les jours, on commençait à oublier le temps qui s'écoulait, et donc les dates. Bien sûr, ce genre de fêtes comme Noël se sentaient venir à chaque fois, mais qu'est-ce que deux clochards en ont à faire, de Noël, après tout ? Ërik ne souhaitait pas fêter son anniversaire et Maddly ne se souvenait plus du tout de sa date de naissance. D'ailleurs, elle commençait à ne se souvenir de plus rien. Son équilibre commençait à décliner peu à peu, et Ërik ne voyait plus en sa fille l'innocence des années précédentes. Comme si la pauvreté la poussait à s'auto-détruire, l'enfant se laissait aller à la folie. Elle devenait de plus en plus déséquilibrée mentalement. Affamée, coupée du monde des enfants, elle devait faire face à la réalité depuis sa naissance, et la magie de Noël, bien qu'elle ne sache pas réellement pourquoi les arbres et les rues étaient si joliment décorées, lui manquait cruellement. Maddly ne pouvait pas rêver comme les autres enfants. Ërik, ayant été profondément touché par la défaillance soudaine de sa fille, par son visage émerveillé lorsqu'elle vit les rues lumineuses, par la façon dont l'enfant dévorait du regard les autres gamins qui couraient dans les allées marchandes en pointant du doigt les cadeaux qu'ils voulaient, avait décidé, pour la première fois, de lui offrir quelque chose, lui aussi. Mais Mad n'avait jamais joué, Mad n'avait jamais rêvé, et Ërik n'avait jamais eu l'occasion de jouer, lui non plus et, n'étant pas une femme, il n'avait jamais touché à une poupée de sa vie.

« T'es pas obligée de faire semblant de l'aimer, tu sais. »
« Si, parce que c'est un cadeau de Papa ! »
« ...sale gamine. Joyeux Noël. Papa t'aime très fort. »

L'enfant se mit à rire. La cabane trouvée était la meilleure cabane que la petite famille avait volé : les meubles n'étaient pas prêts à s'écrouler au moindre choc, le plancher grinçait à peine et une cheminée trônait devant les deux jeunes gens. Bien qu'elle soit en mauvais état, Ërik avait réussit à faire un feu. Ce fut la première fois que Maddly eut l'impression d'avoir une vraie maison, avec de la chaleur qui réchauffe les cœurs. Un chez-soi où retourner à chaque fois qu'elle partait voler à manger. Couchée sur le ventre devant la cheminée, Maddly jouait en riant, pour la première fois, avec sa jolie poupée. C'était encore un jeu maladroit, elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre pour ne pas la casser. Le jouet faillit, à plusieurs reprises, se retrouver dans la cheminée, mais Ërik la rattrapait toujours au vol pour la tendre à Maddly. A Maddly qui reprenait sa poupée et la serrait très fort contre son cœur comme pour la réconforter. Après tout, c'était son tout premier cadeau, son tout premier jouet, sa toute première chose précieuse. Et, bien que le jouet en chiffon semblait avoir assez vécut, il avait déjà une place énorme dans le cœur de Mad. Parce que c'était un cadeau de Papa... Et le premier Noël de Mad.

« Le son des hurlements issus de ta gorge étranglée.
Cette mélodie forme un arc-en-ciel vermeil.
La teinte libérée par ton massacre
Quelle douce et charmante couleur ! »


Une porte grinça et s'ouvrit. Elle était assez lourde, la poignée était pleine de toiles d'araignées et menaçait de se casser. Une jeune femme d'à peu près la vingtaine entra et éternua, trahissant sa présence. Puis elle attendit. Personne ne semblait habiter dans cette demeure. Le sol était couvert d'une fine couche de poussière et l'on pouvait voir des traces de pas comme lorsque quelqu'un marche dans la neige. Il y avait des traces de pas de la grandeur d'un homme, et des traces de pas beaucoup plus petites, ressemblant à celles d'un enfant d'environ huit ans. Le parquet était défoncé à plusieurs endroits, la petite maison abandonnée depuis longtemps était presque en ruine. Les carreaux étaient cassés, la cheminée semblait ne pas avoir servi depuis très longtemps, la poussière était maîtresse des lieux, les meubles menaçaient de se briser au moindre petit choc. De la mauvaise herbe commençait à pousser un peu partout, des plantes grimpantes rentraient par la fenêtre et s'étendaient sur le parquet. Un petit lit était installé au fond de la pièce, à côté se trouvait un vieux matelas défoncé. Seul le petit lit était muni d'une couverture. La jeune dame sursauta en entendant un craquement, puis un bruit de balancement, comme celui d'une balançoire. Le tic-tac de la vieille horloge ne cessait de faire augmenter tout le stress et la peur qui envahissaient soudain la jolie jeune femme. Elle réajusta une de ses mèches d'un châtain presque blond et leva courageusement ses yeux émeraude vers le plafond d'où elle entendait le bruit.

« T'es qui ? Tu veux jouer avec moi ? »

Perchée à un lustre qui menaçait fortement de se décrocher du plafond, une petite blonde se balançait tranquillement. Mad. Elle fixait la jeune femme avec ses yeux rouges luisant dans l'obscurité. Cela faisait longtemps que cette maison n'avait plus de courant, donc plus de lumière. Ainsi, la jeune femme mit du temps pour que ses yeux s'habituent à l'obscurité et pour enfin détailler l'enfant. A en juger par son physique, la gamine avait environ huit ans, mais Mad avait toujours paru beaucoup plus jeune qu'elle ne l'était réellement. Ainsi donc, alors que son physique était celui d'une enfant de huit ans, la jeune fille avait désormais à peu près douze ans. Ërik et elle s'étaient installés dans cette petite maison poussiéreuse après avoir migré encore une fois. Ërik était partit « faire des courses » ou plutôt, partit voler de la nourriture pour le soir et Mad restait donc seule à la maison. Elle n'était pas vraiment une gamine à bêtises, même si elle savait fort bien que son père n'était pas capable de lever la main sur sa jolie bouille, mais aujourd'hui, l'enfant était plutôt d'humeur friponne. Un sourire enfantin ornait ses lèvres, alors que ses yeux exorbités arboraient un regard psychotique, effrayant, qui fit d'abord reculer la jeune femme. Ah, elle s'en voulut un peu d'avoir reculé, ce n'était qu'une petite fille. Tout d'abord, la dame se dit qu'elle était idiote d'avoir peur d'une gamine, mais elle restait sur ses gardes. L'enfant continuait de se balancer dans un petit grincement qui donna la chair de poule à son interlocutrice. Un long silence s'en suivit, un silence qui parut durer une éternité. L'enfant la fixait, de ses grands yeux écarlates, bouffis par la fatigue. Mad n'était pas vraiment très jolie à voir, mais son visage, bien qu'assez crasseux, restait adorable. Son sourire fripon, ses deux petites rides rieuses aux coins de ses yeux, et ce regard, ces yeux aux contours rouges, aux iris rouges, exorbités, effrayants, menaçants...

« ...Oh..euh..et à quoi veux-tu jouer ? », elle se détendit.
« J'aime jouer au loup. Le vrai loup, celui qui dévore le Chaperon Rouge. Toi, t'as rien à faire, juste à crier ta mère pendant que je t'arracherais les yeux pour en faire du bacon. Tu aimes le bacon ? Moi, j'en entends juste parler. Je suis trop pauvre pour m'en acheter... Alors je ferais de tes yeux du bacon, c'est si charitable de ta part, tu devrais en être si fière... »

Le sourire s'allongea, découvrant une rangée de dents fines aux canines tranchantes et pointues. La gamine arbora alors un visage effrayant, sombre. Elle était en colère. De quel droit cette femme entrait-elle dans sa maison ? La jolie brune, prise de panique, prit ses jambes à son coup après avoir entendu les dires fous de Mad. L'enfant se mit à rire en balançant de droite à gauche le lustre sur lequel elle était perchée. L'objet menaça d'une voix grinçant de s'arracher au mur et c'est ce qu'il fit peu après. Les lampes et ce qui les soutenait s'écrasèrent sur la jeune femme aux yeux verts en un fracas épouvantable, la plaquant au sol. Ce qu'il restait d'électricité depuis des années après l'abandon de la vieille maison se mit à faire quelques étincelles, brûlant alors la jeune dame qui continuait de hurler. Quant à Mad, qui n'était peut-être pas si folle que ça, elle sauta du lustre au moment où il s'écrasait sur la tête blonde de l'intruse, retombant alors agilement sur ses pieds, à quelques mètres d'elle. La curiosité est un très vilain défaut, cette jeune fille ayant vécut plus longtemps que Mad devait le savoir mieux qu'elle. Les curieux doivent être punis. L'intruse se releva avec peine, les petits éclats de lampe cassés s'étaient plantés dans sa peau, la blessant de partout. De petites gouttes de sang commencèrent à salir le parquet, mêlées aux larmes de la jouvencelle qui ne souhaitait qu'une seule chose : s'en aller au plus vite, loin de cette maison détraquée, loin de cette enfant inquiétante. Aveuglée par son désir de se tirer d'ici, la jeune femme passa à côté de Mad sans même la regarder, et se rua sur la poignée, la tirant dans tous les sens pour essayer, en vain, d'ouvrir la porte.

« C'est fermé ♪ ! »

Ah, elle devait jouer, la jeune femme, avec la petite enfant. Jouer pour se faire pardonner de son intrusion soudaine dans un endroit qui ne lui était pas destiné. Après tout, pourquoi était-elle entrée ? Ah, si Mad avait eu une arme sous la main, n'importe laquelle, cela aurait mit fin aux jours de la jeune fille beaucoup plus rapidement, et lui aurait donc évité les pires souffrances du monde. Mais non, Ërik ne tenait pas à voler une arme, pas même un couteau, Mad était bien trop déséquilibrée pour qu'on puisse lui laisser un pistolet à portée de main. A la première occasion, l'enfant serait capable de placer l'arme contre sa tempe et d'appuyer sur la gâchette sans aucune hésitation. Alors, la jeune femme se mit à courir, courir pour échapper à la gamine qui la suivait d'un pas assez maladroit. Les éclats de verre brisés craquaient sous les pas des deux jeunes filles et, en voulant se cacher, la blonde renversa plusieurs meubles qui se brisèrent sur sa propre tête, l’assommant à moitié. Mais elle continuait de fuir. Fuir pour aller où ? Les deux seules fenêtres dans la vieille baraque étaient condamnées par des mauvaises plantes grimpantes, et la porte était bloquée par la gamine qui avait caché la clé on ne sait où. Épuisée, la femme ferma ses beaux yeux verts à tout jamais. Des bouts de verre brisés s'étaient plantés dans ses yeux, elle ne voyait plus rien, ses jambes, après avoir été écrasées par les nombreux meubles tombés, souffraient affreusement, et elle ne sentait même plus ses bras. Elle était tout bonnement incapable de fuir, et Mad en profita. Et Mad la croqua, oui, la mangea, se prêtant au jeu, comme le loup mangea le petit Chaperon Rouge. Ah, elle n'avait pas à faire ce détour par la forêt, elle n'avait pas à rentrer, tout ce serait très bien passé si le Chaperon avait passé son chemin. Et la jeune femme s'était tout simplement jetée dans la gueule du loup, dans la bouche de Mad. Puis Ërik rentra en défonçant la porte. Il ne fut pas tellement horrifié en voyant sa fille en train de croquer l'épaule d'une femme en état semi-cadavérique, plutôt étonné, je vous l'accorde, mais il était bien incapable d'avoir peur de Mad. Car si il y avait bien une chose qui ne l’effrayait pas, c'était sa propre fille. Après tout, ne dit-on pas « Tel père, tel fils » ? Alors pourquoi cela ne marcherait-il pas entre un père et sa fille ? Si Mad était totalement folle à lier, Ërik devait avoir une part de folie en lui aussi. Mad était tout simplement le reflet de son éducation de fou.

« MAD ! Mais qu'est-ce que t'as fait ? Mad ! Putain, tirons-nous avant que les flics se pointent, qu'est-ce qui t'a prit de vouloir la manger ? T'es tarée ! MAD... »

Ils devaient fuir, seulement fuir, quitter cette maison qui baignait dans le sang, le sang qui commençait un peu à sécher sur les murs, sur le sol. Les meubles étaient complètement défoncés, le plafond menaçait de leur tomber sur la figure, le sol était pété de partout, l'odeur nauséabonde de sang empestait à en donner la nausée. Et au milieu de toutes ces choses complètement cassés par la fuite de la jeune femme, par la folie destructrice de la gamine, alors que le matelas était déchiré, alors que le lit était fendu en deux dans sa largeur, se tenait là une poupée, intacte, comme neuve, comme quand Ërik l'avait offert à sa fille, le premier cadeau. L'enfant s'approcha de la poupée d'un pas hésitant, abandonnant ainsi son repas de midi dont le cœur commençait à lâcher progressivement, puis Mad saisit le jouet de chiffon et le serra contre son petit cœur comme pour la réconforter, comme une enfant, comme ce soir de Noël qui l'avait fait rêver pour la première fois. Bien que légèrement tâchée de sang, la poupée n'était pas endommagée, c'était sûrement la seule chose dans cette salle qui ne soit pas complètement défoncée. Alors Ërik soupira et s'approcha de sa fille en la prenant par la épaules. La paire d'yeux écarlates et exorbités de Mad se posa sur ce qu'elle appelait depuis si longtemps « Papa »... Et elle le mordit, comme un animal qui se défend lorsqu'il est apeuré. Lui, il la gronda, comme tout père gronderait sa fille lorsqu'elle a fait une bêtise.

« C'est pas en faisant cette tête que tu vas m'effrayer, moi, celui qui a entendu tes premiers mots, qui t'a regardé grandir, grimper sur un vélo pour la première fois, celui qui t'a ramené à bouffer depuis qu't'es môme à un tel point qu'au final, y'en avait plus pour moi. Moi, celui qui te ramenait à la maison, tout le temps, sans jamais t'abandonner comme l'ont fait tes putains de parents, même quand tu t'étais pissée dessus et que j'aurais du avoir honte de te trimballer dans mes bras alors que tu chialais comme jamais. Tu sais, Maddly, sans moi tu aurais finit par crever au fond d'un camion-poubelle et t'aurais été rongée par les rats, Mad t'as personne au monde, t'as plus rien, t'as que moi, y'a personne qui t'aime, personne qui pense à toi, même pas tes parents si ils sont encore en vie. Et puis de toute façon, je vois pas qui serait assez fou pour s'occuper d'une psychopathe pareille, à part moi, bien sûr. Alors, Maddly, fait moi le plaisir D'ARRÊTER D'ESSAYER DE BOUFFER MON BRAS, BORDEL ! Et va prendre une douche, tu pues le sang, c'est dégeu'. Dès que t'es prête à ne plus passez pour la dingue que t'es, on se fait la malle. »

Alors Maddly obéit, en serrant sa peluche tout contre elle, elle alla se laver alors que son père la suivait des yeux comme pour mieux la surveiller, comme si elle allait encore s'attaquer à quelqu'un d'autre, à un humain... Encore. Ërik avait tout de même le cœur gros, sa fille venait de détruire leur maison, leur seule et unique maison, alors qu'il voulait la garder pendant quelques années encore. Et puis, il n'avait plus le matelas, seulement une faible couverture pour la petite et une poupée sans aucune valeur, volée il y a longtemps. Ah, il aurait sûrement dut se réjouir que sa fille soit autant attirée par la chair humaine, ça ferait une bouche de moins à nourrir, donc moins de nourriture animale à voler, mais plus d'humains à tuer, mais il était dit que la viande humaine n'était pas très riche en protéines, alors il préférait s'attirer des ennuies en volant de la nourriture plutôt que de s'attirer des ennuis en mangeant de l'humain. Lorsque Mad fut prête, son père jeta un dernier coup d’œil à la maison, au cadavre tout frais, puis il enroula la gamine dans la petite couverture après lui avoir donné sa poupée et la poussa hors de la pièce défoncée. Ils s'en allèrent en s'efforçant d'avoir l'air le moins suspect possible.

« Cette vie, si c'est la tienne...
J'en ferai un festin de chair et de sang.
Offre ces quatre membres en sacrifice
Et devient cadavre à mes pieds. »


« On va loin ? »
« Très. »
« Dans le pays où y'a des Kangourous ? »
« NON, Mad, on va pas en Australie ! »
« Dommage, si ça se trouve c'est bon, les Kangourous. »

Depuis qu'elle avait vu un beau globe terrestre à travers une vitrine d'un magasin, Mad avait toujours rêvé voyager autre part qu'en Amérique. Les rues monotones de New York commençaient à l'ennuyer, elle voulait voir les lions d'Afrique, les pandas de Chine, les loups de France, les koalas d'Australie, les ours polaires du Pôle Nord et les chevaux sauvages du Texas. Mad voulait tout voir, tout rencontrer, marcher sur toutes les terres avec ses petits pieds. Sable, cailloux, béton, peu lui importait, elle voulait voir le monde. Comme les oiseaux, elle et son père migraient, ainsi elle avait cette notion du voyage ancré en elle, pour ne jamais avoir vécut plus d'un an dans la même rue. Mais jamais ils n'étaient sortis de cette mégapole, jamais ils n'avaient exploré d'autres terres et, de toute façon, ils étaient bien trop pauvres pour prendre un bateau et encore bien trop humains pour traverser les océans à la nage. Aussi, Mad était sûrement trop déséquilibrée pour pouvoir voyager sans être suivie de nombreux médecins. Qui sait ce qu'un danger public aussi défaillant peut faire à son entourage ? Ërik n'avait pas les moyens de payer des médecins pour s'occuper de la jouvencelle qui continuait peu à peu de sombrer dans la folie la plus totale. D'une nature assez bipolaire, carrément schyzo' sur les bords, Mad pouvait aussi bien être bonne à ramasser à la petite cuillère que totalement normale. Il lui arrivait de sauter au cou des gens pour leur croquer l'épaule comme il lui arrivait de rêver à des voyages et des aventures devant un globe terrestre. Ah, les dernières années où Mad avait conscience de sa folie furent entre ses douze et quinze ans. Elle savait qu'elle n'était pas très nette, elle savait qu'elle était malade, elle l'avait comprit, que la pauvreté n'arrangeait rien, que seul l'amour de son père pouvait encore essayer de la faire tenir debout. Mad le savait, qu'elle n'aurait jamais de maison, jamais de travail, jamais d'argent, et elle savait qu'elle était condamnée à errer dans les rues de New York. Elle ne verrait jamais les lions d'Afrique, ni les pandas de Chine, ni les loups de France, pas même les koalas d'Australie, pas non plus les ours polaires du Pôle Nord et encore moins les chevaux sauvages du Texas. Elle ne verra jamais la Tour Eiffel, pas non plus Big Ben. Elle ne portera jamais de magnifiques kimonos, elle ne goûtera jamais à la cuisine asiatique, elle ne caressera jamais les chevaux westerns du Texas, elle ne verra jamais de kangourous. Les seules choses qu'elle pouvait voir et caresser étaient les chats errants du quartier, et encore. Souvent, entre Mad et les chats errants, ça se finissait en bagarre, car la pauvreté de la fillette était telle qu'elle mangeait parfois ce que des chats ne voulaient pas. Ah, les seuls loups qu'elle verra seront de simples chiens. Ah, les seuls tigres qu'elle caressera seront les plus inoffensifs des chats.

« Dis Mad, en fait...Pourquoi tu l'as bouffé, la dame ? »
« Parce que j'étais en colère, elle est rentrée dans NOTRE cabane, elle avait pas le droit, les personnes trop curieuses doivent être punies. »
« C'est bien ce que je pensais... La colère, hein ? S'il te plaît, la prochaine fois que t'es en colère, t'essaies pas de manger de l'humain ! Attaque-toi à un chat. »
« Y'a trop de poils. »
« Les kangourous aussi sont plein de poils... »

Et pourtant, elle continuait de rêver, Mad, tant qu'elle le pouvait encore. Elle continuait de défaillir de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus jamais rêver des choses qu'elle rêvait auparavant. Alors, Mad rêvait de croisières sur des bateaux de luxe, d'aventures à la Indiana Jones dans la forêt Amazonienne, de chevauchées fantastiques comme les Indien et les Cow-boys. De tout ce que lui racontait Ërik pour l'endormir. Et parfois, il arrivait à Mad de rêver seulement à vivre jusqu'à demain. Mad était triste d'être aussi instable psychiquement. Elle voulait être un petit oiseau et pouvoir s'envoler aussi loin que ses ailes le lui permettraient, pour pouvoir voyager et découvrir les autres terres sans se soucier d'argent manquant. Mad, si elle était un oiseau, elle emporterait le bonheur avec elle, sur ses ailes, elle emporterait l'amour, avec elle, sur ses ailes, et elle laisserait l'argent aux humains. Mad, elle voulait simplement être libre. Et pourtant, elle restait folle. Mad, elle était indécise. Il lui arrivait de prier pour vivre jusqu'à demain, au moins demain, comme il lui arrivait de vouloir fermer les yeux définitivement pour rester dans son rêve à tout jamais. Mad, elle était lunatique, il lui arrivait d'être très bien dans ses baskets comme il lui arrivait de vouloir dévorer les autres personnes. Mad, à partir de ses seize ans, commença à perdre peu à peu ce qui lui restait de raison, et elle abandonna ses rêves, et elle abandonna une partie de sa conscience, et elle sombra dans la folie.

« Cette vie, je vais la déchirer !
Je ferai dégorger le rouge et l'argent puis les disperserai.
Cette vie, comme des pétales je l'éparpillerai !
La riche couleur fleurira pour que je la consomme. »


« Papa, je suis rentrée ! Aujourd'hui, j'ai volé trois sacs à main, des tonnes de bouffe, j'ai aussi mangé deux enfants, la moitié d'une femme et l'épaule d'un homme parce qu'ils étaient sur mon chemin et que ça m'a mit en colère ! On se tire de cette ville, maintenant ? »

Maddly n'est pas une mauvaise fille, elle n'était pas une mauvaise fille et ne l'a jamais vraiment été. Si elle n'était pas née de l'union d'une trainée et du boucher du coin, si elle n'avait pas grandit dans une décharge publique, si elle n'avait pas été élevée par un criminel délinquant et drogué, Madldy aurait été une de ces petites filles plus que normales, ou presque. Alors, elle aurait eu une mère aimante et un père protecteur, ils auraient été présents, toujours là pour elle. Pour l'aider à faire ses devoirs, pour l'accueillir le soir lorsqu'elle rentrait de l'école, pour lui offrir de l'amour tout de temps et des cadeaux à son anniversaire. Alors, elle aurait eu une maison, une vraie maison, avec des murs qui ne menacent pas de s'écrouler au moindre coup de vent, avec la chaleur de la cheminé qu'elle avait ressentit le soir de son seul Noël, avec l'odeur des petits plats de Maman et de la lavande dans les placards. Alors, elle aurait peut-être eu un chien avec qui jouer à la balle les jours d'été, qui lui sauterait dessus lorsqu'elle rentrait de l'école pour la léchouiller avec sa langue baveuse et répugnante d'affection débile envers son maître. Alors, elle aurait peut-être eu des frères et des sœurs avec qui enchaîner conneries sur conneries juste pour le plaisir d'emmerder les voisins, et avec qui elle se serait chamaillé sans cesse. Alors, elle aurait peut-être eu des amis avec qui elle jouerait chaque jours dans le parc ou sur le chemin de l'école, ou bien des camarades de classe avec qui elle discuterait simplement, ou encore des personnes qu'elle n'aimerait pas vraiment avec qui elle se disputerait. Alors, elle aurait eu une vie banale. Elle aurait été une fille tout à fait normale, gentille, bien élevée, insouciante, mais, comme toutes les petites filles, elle aurait son petit caractère boudeur ou capricieux. Ah, si tout avait été normal, elle ne serait pas la gamine timbrée, colérique, psychotique et à moitié cannibale qu'elle était aujourd'hui, rien de tout cela ne serait arrivé, mais elle n'aurait jamais rencontré Ërik. Son Papa. Peut-être que si on demandait à Maddly si elle voudrait recommencer une nouvelle vie, elle répondrait que non... Elle est victime de tous les malheurs du monde, mais elle est si bien, là, dans les bras de son papounet qui n'est pas réellement le sien.

« ...Papa ? »

Aujourd'hui, au lieu de rentrer dans une petite maisonnette de ville, Maddly défonce la porte d'une cabane paumée au milieu de nulle part et à moitié délabrée. Aujourd'hui, au lieu d'être habillée d'un mignon petit uniforme scolaire de collégienne, Maddly est encore vêtue de vieilles loques écarlates. Aujourd'hui, au lieu de brandir, triomphante, son A en dictée, Maddly énumère le nombre de personnes qu'elle a volé, assassiné, mangé. Aujourd'hui, au lieu d'être accueillie par un toutou débile et par deux parents aimants, Maddly est accueillie par un vent magistral aussi cruel qu'une gifle. Aujourd'hui, au lieu de laisser tomber son cartable à côté du fauteuil et s'y asseoir pour faire ses devoirs, Maddly laisse lourdement ce qu'elle a volé tomber sur le sol, Maddly se laisse elle-même tomber sur le sol, Maddly laisse même deux larmes amères couler sur ses joues. Son père n'est pas encore rentré, elle sait très bien qu'il va revenir ce soir parce qu'elle a confiance en lui, mais elle songe. Un père, en temps normal, aurait laissé un joli petit mot sur la table pour sa fille, pour la rassurer, la prévenir, lui indiquer quand il rentrerait et lui dire de préparer le goûter et de faire ses devoirs en attendant. Mais Ërik ne savait pas écrire. Et Maddly ne savait pas lire. Ah, il arrivait à Maddly de songer à toutes ces choses qu'elle aurait pu vivre si elle avait été normale, si elle avait été assez riche pour s'offrir un croissant, si elle avait eu des parents, une maison, une vie. Une vraie vie. Et, aussi bizarre que cela puisse paraître, cette vraie vie allait commencer à partir d'aujourd'hui. Alors que la gamine allait se redresser doucement pour aller attendre sagement Papa, on l'assomma d'un coup qu'elle ne vit pas vraiment arriver et elle retomba lourdement sur le sol dans un fracas épouvantable.

♪♥~~♥♪

Maddly se réveilla avec peine. Son crâne était encore tout endoloris, ses mains et sa mâchoire étaient encore un peu ensommeillées et, pour la première fois depuis qu'elle savait marcher, elle sentait enfin ses pieds. D'ailleurs, elle se sentait bizarre. Une chaleur l'enveloppait, la chaleur d'une couverture chaude et protectrice qu'elle ne connaissait pas. Puis elle reprit ses esprits et se redressa. Autour d'elle, il y avait un plafond blanc et des murs blancs, c'était inquiétant pour une gamine qui n'avait jamais de sa vie connut les hôpitaux. Il y avait du matériel bizarre et louche, des masques à oxygène, des ustensiles de chirurgien, des machins et des trucs qu'elle n'avait encore jamais vu. Elle était reliée à on ne sait quoi par des fils étranges et n'attendit pas une seconde avant de les arracher un par un de son corps. La faim ne la tiraillait plus, sa frange ne lui cachait plus les yeux, elle n'était plus couverte de terre et de sang, et, mieux encore, elle avait des vêtements. Des vêtements sur le corps et des chaussettes dans les pieds, ce qu'elle n'avait jamais eu auparavant. Certes, n'étant pas habituée à ce genre d'accoutrement, cela la gênait un peu. Les vêtements étaient trop repassés, c'est à peine si elle osait bouger, et les chaussettes lui emprisonnaient les pieds. Mais c'était si chaud, elle était si bien.

« Qu'est-ce que..? »
« Oh, tu es réveillée ? »
« Vous avez coupé ma frange ! Et où est mon Papa ? Rendez-moi à mon Papa ! Je veux m'en aller, je veux retourner vivre avec Papa, laissez-moi ! »
« Tu es très jolie lorsque ta frange ne cache pas tes yeux, et ils sont beaux, n'essaie pas de les cacher. »
« PAPA ! »

La gamine calcula alors le monde autour d'elle avec une rapidité qui la surprit légèrement. La peur, la panique, lui faisaient perdre alors tous ses moyens, et elle devenait agressive. Autour d'elle, des hommes et des femmes, tous adultes, vêtus, pour la plupart, de blouses aussi blanches que la salle. Debout aux côtés de son lit, deux hommes lui parlent et elle ne sait que répondre, à par crier le nom de son père en chouinant. L'un est chauve, maigre, il a les yeux bridés et une barbichette. L'autre semble beaucoup plus jeune. Il a les cheveux châtains et une forte corpulence. Personne autour d'elle ne semble se soucier de ses yeux bouffis étranges, de ses yeux rouges qui ont pourtant fait reculer tant d'autres. Ah, Maddly devrait être heureuse, mais on l'a arraché à celui qui lui avait sauvé la vie, on l'a arraché, certes, pour une vie qu'on promet plus saine, mais qui ne peut être meilleure sans son Papa. Comme il doit se sentir abandonné, ton Papa, Maddly. Puis l'ambiance devient vite stressante pour la gamine aux cheveux dorés, on l'oppresse, alors qu'elle est encore toute endormie à cause de l’anesthésie. Et on la tourne dans tous les sens, on la tripote de partout, on prend sa température, son pouls, on vérifie ses réflexes, on regarde dans sa gorge, dans ses oreilles, on la pique de partout avec des aiguilles qui font mal, on la charge de vaccins, on lui injecte toute sorte de produits, on l’ausculte avec le stéthoscope froid qui lui glace le poitrail et le dos. Et on fait pas gaffe à ses cris, à ses pleurs, et on l'ignore, et on continue d'ausculter le spécimen. Puis elle se met en colère. Et elle mord, elle mord tout ce qui se trouve sous son passage, même les ustensiles, même les mains, surtout les mains, les bras, elle se met à mordre et à mâchouiller tout, elle se met à griffer les visages, elle s'énerve comme un animal qui se défend, et l'on parvient tout de même à la calmer en lui injectant encore un produit avec la piqûre.

« Tu l'as tuée ? »
« Juste endormie. Mais, bon sang, qu'est-ce qu'on va faire de cette furie ? »

Ben elle est pas sortie de l'auberge, Mad', avec sa colère folle. Et plus ça va, plus on dirait que ça empire, d'ailleurs. Elle est folle, Mad', et sa folie s'accroît de jour en jour. Cela fait maintenant deux ans qu'elle est ici, elle entame seulement sa troisième année à Ludex. Elle est pas vraiment très brillante, et elle a pas vraiment d'avenir, elle est plus récupérable et on lui bousille encore le cerveau avec des antibiotiques, des calmants, des antis-dépressifs, on la shoote de toutes sortes de médicaments pour qu'elle puisse tenir debout sans non plus se mettre à vouloir arracher les yeux des élèves, et encore moins les croquer, mais elle reste folle, et quand bien même elle n'est pas shootée, elle est toujours folle, et elle le restera toujours.

Elle restera toujours l'enfant à l'état semi-cadavérique, paumé au milieu des rues de New-York. Toujours l'enfant infortuné que la vie a gâché et qui se consume peu à peu. Parce qu'elle a jamais rien eu, et qu'elle aura jamais rien. Parce qu'elle ne pourra jamais rien donner, jamais rien demander, jamais rien à perdre, jamais rien à gagner. Et quand elle mourra enfin, elle pourra jamais rien laisser...

© Lyloo sur LG


Dernière édition par Maddly D. Stone le Mer 5 Déc - 15:15, édité 1 fois
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Skylar B. Ikazuna
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyMar 4 Déc - 19:08

Bienvenue à toi, j'aime beaucoup ton prénom et ton avatar :) (Scarlet <3 ) .
En espérant que tu vas te plaire ici, bonne chance pour le reste de ta fiche Miss :P.
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Alice E. Hamlet
Alice E. Hamlet
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyMar 4 Déc - 19:37

C'est marrant dans un autre forum je m'appelle Destiny Stones x)
Bienvenue ♫
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Maddly D. Stone
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyMar 4 Déc - 20:10

Merci à vous deux ♪
Puisque après "Maddly Destiny", le nom de famille "Stone(s)" m'est apparu comme une évidence, j'ai peut-être lu ou entendu cette combinaison quelque part sans m'en rendre compte x)...
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Cherry Harrisson
Cherry Harrisson
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyMer 5 Déc - 11:09

Kururu. ♥
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Téa Cohen
Téa Cohen
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyJeu 6 Déc - 9:09

Bienvenue à toi Miss ~ :D (qui fait un peu peur)
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Ludovique Svensson
Ludovique Svensson
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyJeu 6 Déc - 18:42

T'as l'air gentille comme un coeur toi dis donc, on devient amis? =D //SBAAF//
Bienvenue autrement!
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Ulric Z. Zacary
Ulric Z. Zacary
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyVen 7 Déc - 6:56

OMG il neige ! Naaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
Bref. Bienvenue à toi ~
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Maddly D. Stone
Maddly D. Stone
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » EmptyVen 7 Déc - 8:26

Moé-chan. ♥
Merci à tous de l'accueil x). (Et la neige, c'est très cool D8)
J'ai terminé d'écrire le caractère, il me manque que le physique, je pense avoir terminé ce week-end au plus tard, parce qu'écrire le physique c'est le truc le plus chiant et que je suis flemmarde.
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MessageSujet: Re: ღ M A D D L Y ▬ « k e e p. c a l m. a n d. p l a y. w i t h. m e.  ♪ »   ღ M A D D L Y ▬ « k e e p.  c a l m.  a n d.  p l a y.  w i t h.  m e.  ♪ » Empty

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